Biodynamique, du mot au concept
Henri O. Louwette, DO
Il est des mots qui n’ont pas demandé à être investis d’un sens mythique, voire magique. Parmi eux, le mot biodynamique est composé, comme une série d’autres, du préfixe grec bios, vie, qui entre dans la composition de nombreux mots savants dès le xviiie siècle. Ces termes définissent les sciences ou les phénomènes qui se rapportent à la vie, le plus connu étant « biologie », qui, au sens large, est la science qui traite de toutes les manifestations de la vie.
Le Robert (Robert, 1981, vol I, 481) n’étant guère explicite sur le mot biodynamique, nous nous sommes référés au dictionnaire américain Stedman’s Medical Dictionary (Stedman’s Electronic Medical Dictionary version 4.0) qui définit le terme biodynamics comme « the science dealing with the force or energy of living matter », c’est-à-dire la science qui traite de la force ou de l’énergie de la matière vivante. La force elle-même peut-être définie par ce qui tend à produire un mouvement dans un corps. Quant à l’énergie, c’est l’expression d’une puissance, la capacité à réaliser un travail, pouvant prendre la forme d’une énergie cinétique (énergie du mouvement), chimique (énergie libérée ou absorbée par une réaction chimique, ou par la formation d’un composé chimique), électrique (énergie émanant de la structure de la matière même), ou potentielle (énergie existant dans le corps en vertu de sa position ou de son état d’existence, n’étant cependant pas exercée).
Á notre connaissance, ce mot apparaît pour la première fois dans la littérature ostéopathique sous la plume de Rollin E. Becker, dans une série de quatre articles, intitulés « Diagnostic Touch: Its Principles and Application. » et publiés dans les annales de l’Academy of Applied Osteopathy, entre 1963 et 1965 (Becker, 1963-65).
« La terminologie du “diagnostic par le toucher” incluait les termes d’énergie biodynamique et biocinétique, elle sera abandonnée ultérieurement. Le 2 avril 1969, dans une lettre (Becker, 2000, 223-4) à Anne L. Wales, il explique sa décision de ne plus utiliser ces mots. Il pense que ce vocabulaire n’a pas été convaincant, et qu’il gêne les praticiens dans leur apprentissage de l’utilisation des concepts. Il réaffirme sa conviction au Dr. Wales que le support lexical reste valable, mais qu’il est préférable d’utiliser une terminologie plus familière[1] lorsque l’on discute “des principes anatomo-physiologiques des Drs Still et Sutherland et de l’habileté palpatoire qu’il convient d’adopter lorsqu’on les applique à la clinique”. » (Becker, 1997, 153-205).
« La méthodologie pour développer ce sens du toucher est la suivante : quand un praticien place ses mains sur ou sous un patient, il ne sent pas seulement ses muscles, ses ligaments, ses structures corporelles, ses systèmes organiques, et leur teneur en fluide, il perçoit aussi l'énergie en présence dans chacun de ces systèmes. Il y a des champs bioénergétiques d'activité à l'intérieur du corps humain pendant toute la vie. Il y a un grand nombre de subdivisions et de types de champs bioénergétiques, biomécaniques, biochimiques, bioélectriques, biodynamiques, biocinétiques et autres. […]
La bioénergie est un terme qui peut être utilisé pour couvrir chacun de ces types. La bioénergétique est définie par le Dorland’s Medical Dictionary (Dorland’s Medical Dictionary, 1960, 180) comme "l'étude de la transformation de l'énergie dans les organismes vivants".
Á l'intérieur de ces champs bioénergétiques, il y a une puissance, un point central ou point d'appui autour duquel ces champs agissent. Je définis la puissance comme un point de fonctionnement d'immobilité, un point d'appui à l'intérieur du champ bioénergétique dans la physiologie du corps, au-dessus, autour, et au travers duquel ces modèles d'activité se manifestent. On peut le comparer au pivot de fonctionnement d'un tableau à bascule ou à l’œil d'un ouragan. Il a l'énergie et la puissance à l'intérieur de lui. » (Becker, 2000, 73-4).
On peut raisonnablement supposer que Rollin E. Becker glisse du langage métaphorique et métonymique[2] des Drs Still et Sutherland vers une expression scientifique en raison des circonstances historiques. En effet, le risque de disparition totale du concept crânien a été considérable de la mort du Dr. Sutherland jusqu’au début des années 60, à cause de l’interprétation « ésotérique » du concept par d’aucuns. Une réaction hyper-rationnaliste voit le jour dans certaines universités qui éradiquent l’enseignement du concept crânien pour de nombreuses années. Ces événements, (Louwette, 2000, 5-8) entre autres, incitent vraisemblablement le Dr. Magoun à réécrire entièrement la seconde édition d’Osteopathy in the Cranial Field (Magoun, 1966).
Á la même époque, Rollin E. Becker voit la possibilité d’étayer scientifiquement l’approche perceptuelle du Dr. Sutherland en s’appuyant sur plusieurs articles parus au début des années 60, (Bassett, Becker, 1962 ; Bassett, 1965) et de pouvoir écrire et enseigner ce qui était tu jusque là, car inexplicable scientifiquement[3]. Il va même jusqu’à imaginer une formulation mathématique de l’acte thérapeutique qui utilise la bioénergie (Becker, 2000, 84-85).
Nous pouvons dès lors nous interroger sur la raison de la reprise de la métaphore après huit années d’utilisation d’une sémantique impeccable. Deux raisons majeures s’imposent : d’une part, le Dr. Becker est le véritable disciple du Dr. Sutherland et il considère que la tradition doit se transmettre dans la forme et le fond originels ; d’autre part, le langage métaphorique et symbolique contient en lui-même davantage de potentiel créateur, dans le sens où l’obscur et le non défini stimulent l’intelligence personnelle selon une pénétration propre à chacun.
D’autres facteurs d’ordre ontologique et métaphysique ont sûrement influencé ce retour à la terminologie initiale.
Pour comprendre le concept biodynamique tel qu’il est actuellement utilisé, on ne peut faire l’économie de la lecture des ouvrages d’Erich Blechschmidt, md (Blechschmidt, 1961 ; 1963 ;1973 ; 1977 ; Blechschmidt, Gasser 1978 ; Gasser, 1975). Il y développe l’hypothèse que les stades de différenciation embryologique ne sont pas seulement dus à l’action génétique, mais qu’ils sont également initiés par une information extra-génétique. Si le schéma de différenciation n’est pas contenu dans les gènes, son action, par voie de conséquence, viendrait de l’extérieur.
L’observation, puis la connaissance des mouvements du développement l’amène à la conclusion que la différenciation est un processus biodynamique[4] unique qui se passe pendant le développement et inclut les processus chimiques. Les caractéristiques biomécaniques[5] ne se produisent jamais parallèlement aux caractéristiques biochimiques, mais sont simultanément impliquées et la conception d’une synopsis biochimique est impossible sans une connaissance fondamentale de la morphologie et de la biocinétique[6] des structures organiques.
Le Dr. Blechschmidt nous propose ainsi une vision de l’embryologie humaine à travers les champs métaboliques biodynamiques et conclut que si les capacités de l’embryon peuvent nous instruire, les découvertes scientifiques ne pourront, semble-t-il, jamais nous permettre d’en déduire son originalité.
Cette révision du concept de « développement » ne devrait jamais être associée au concept « d’évolution » classique.
Á partir du milieu des années 90, le Dr. James S. Jealous propose un enseignement qu’il intitule « Une vue biodynamique de l’ostéopathie dans le champ crânien ». Le concept biodynamique y est défini comme « un modèle physiologique et thérapeutique d’auto-correction, un phénomène d’auto-régulation associé à la puissance et à l’intention du souffle de vie » et présenté comme « la prolongation du dernier modèle de l’activité crânienne du Dr. Sutherland, basé sur la perception directe des lois naturelles. »[7] (Jealous, 1998, 45)[8].
L’analyse de ce curriculum nous autorise à penser que le Dr. Jealous a été influencé par différents éléments : le modèle bioénergétique du Dr. Becker, le concept biocinétique et biodynamique de la différenciation embryologique du Dr. Blechschmidt et l’approche liquidienne initiée par le Dr. Still (Still, 1899, 37-39) et développée par le Dr. Sutherland (Louwette, 2002, 271-283). De plus, son modèle met l’accent sur une philosophie de la nature et majore les thèses vitalistes présentes dans les écrits du Dr. Still (Abehsera, 1986, 167-173).
Aujourd’hui, nous pouvons essayer de nous faire une idée précise de ce que pourrait être l’approche biodynamique du patient en médecine ostéopathique.
Pour ce faire, il nous faut considérer le point de vue du Dr. Becker, car il pose la première interrogation scientifique sur cette force homéostasique qui anime les êtres vivants en proposant un modèle bioélectromagnétique comme fondation de la vie.
L’interrogation du Dr. Blechschmidt sur la « force extérieure » qui permet la différenciation et l’organisation embryologique est tout aussi importante ; sa démarche scientifique est également rigoureuse, car il se limite à une observation minutieuse et à une description remarquable des phénomènes biodynamiques, laissant la possibilité d’une explication qu’il considère ne pas pouvoir exprimer du seul point de vue rationnel.
La démarche du Dr. Sutherland est un peu plus particulière, puisqu’elle n’utilise pas la méthodologie de l’expérimentation scientifique, mais bien l’expérience vécue du principe de vie contrariée par les modèles lésionnels qu’il s’impose (Sutherland, 1990, 3-11 ; 1998, 227-43)[9].
L’approche du Dr. Still est sans doute la plus intéressante, car elle initie un paradigme anatomo-physiologique au sein duquel sont cryptées la connaissance et la maîtrise des champs électromagnétiques (Abehsera, 2001, 6).
Tous ces auteurs sont convaincus de l’existence d’un champ bioélectromagnétique avec lequel ils entrent en inter-relation. Ne disposant d’aucun supports objectivables scientifiquement, les Drs Still et Sutherland recourent au langage métaphorique et symbolique. Des découvertes scientifiques (Bassett, 1965 ; Bassett, Becker, 1962 ; Becker, Selden, 1985) amènent le Dr. Becker à proposer une autre sémantique, qu’il abandonne quelques années plus tard, l’estimant peu convaincante.
En ne s’engageant pas, faute de moyens, sur la voie rationnelle, ces trois découvreurs tentent néanmoins de donner sens à cette « force extérieure » en lui attribuant une cause divine, influencés probablement par leurs propres convictions philosophiques ou religieuses. Cette explication n’entraîne cependant pas la fermeture d’un système sur lui-même, car « l’existence de Dieu peut toujours être considérée comme un principe explicatif de l’existence du monde. » (Robert, 1981, vol II, 215).
Sans vouloir être conclusif, mais afin d’éviter que le concept biodynamique ne soit entaché de signification mythique, nous pensons qu’il convient de continuer à l’explorer par la voie scientifique rigoureuse de l’expérimentation. Corrélativement, il est essentiel de développer une approche phénoménologique de la perception afin que le processus curatif soit initié par une intentionalité thérapeutique. Il est en effet tout à fait illusoire de croire qu’être en harmonie ou en symbiose avec les forces qui gouvernent la nature soit suffisant pour permettre au patient de recouvrer la santé. Une telle attitude est de l’ordre de la pensée magique et nous ramène au psychisme archaïque de l’aube de l’humanité. L’homme évolue grâce à ses prises de conscience, qu’elles se réalisent par l’expérimentation objective sur la matière ou par la réflexion philosophique.
[1] Waters of the Brain (Les eaux du cerveau), Withering fields (Les champs désséchés), Breath of Life (Le Souffle de Vie), (Louwette, 2002, 285-302).
[2] Métonymie : procédé de langage par lequel on exprime un concept au moyen d’un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire (NDLR).
[3] Réponse du Dr Sutherland (5 septembre 1952) à un courrier du Dr Becker (31 août 1952) : « Some of the thoughts in my mind might be left unsaid. It is always easy to talk unintelligently about a subject we know so little about » « Certaines des pensées de mon esprit doivent restées tues. C’est toujours facile de parler inintelligiblemment d’un sujet dont on sait si peu. » (Becker, 2000, p 196).
[4] Caractéristiques dynamiques du développement d’un organisme, elles se manifestent particulièrement par des mouvements du développement submicroscopiques (Blechschmidt, Gasser, 1978, 270). Catégorie spéciale de phénomènes vitaux qui implique la biochimie (Blechschmidt, 1977, 114).
[5] Caractéristiques mécaniques de développement de l’organisme (Blechschmidt, 1978, 270).
[6] Caractéristiques cinétiques du développement de l’organisme (Blechschmidt, 1978, 270).
[7] « The Biodynamic view is a physiological and therapeutic model of self-correcting, self-regulating phenomena associated with the potency and intention of the Breath of Life. It is a extention of Sutherland’s later model of cranial activity based on direct perception of natural laws. » (Jealous, 1999, 24).
[8] Lire à ce sujet à la page x de ce même numéro, l’article de Henri O. Louwette, « William Garner Sutherland, une contribution à la pensée ostéopathique ».
[9] « Obtaining knowledge versus information » (private printing by Dr. Sutherland), « Obtenir la connaissance plutôt que l’information », transcription d’un cours, 16 juillet 1950.
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